Le suivi des grands mammifères marins, tels que les cachalots pygmées et nains, est complexe en raison de leurs faibles densités de population, de leurs habitats étendus et de leur observation difficile.
Le metabarcoding de l’ADNe constitue une solution prometteuse en détectant les traces d’ADN laissées par les organismes dans leur milieu. Cette méthode a récemment permis la première détection du cachalot nain près de l’île de Malpelo, en Colombie, grâce à des échantillons d’eau de surface.
Pourquoi est-ce important ?
Cette avancée souligne le potentiel du métabarcoding de l’ADNe comme outil efficace pour la détection de mammifères marins rares, élusifs et peu documentés.
Les méthodes traditionnelles d’étude de ces espèces — comme les observations visuelles, la télémétrie ou les relevés acoustiques — sont souvent limitées par la rareté des populations, l’étendue des habitats et le comportement discret des animaux. À l’inverse, l’ADNe offre une approche non invasive permettant une identification précise des espèces, sans biais liés à l’observation humaine ni besoin de proximité directe.
Cela est particulièrement crucial pour les cétacés, dont les observations sont souvent incomplètes ou imprécises en raison d’erreurs d’identification sur le terrain. Cette étude démontre également comment l’ADNe peut combler des lacunes importantes dans les données de distribution des espèces rares, renforçant ainsi notre capacité à élaborer des mesures de conservation efficaces.
Les résultats ont été publiés dans la revue Ecology and Evolutions et sont accessibles ici.
Localisation : Île de Malpelo (Colombie).
Écosystème : Côtier.
Profondeur : 0-1 m.
Méthode d’échantillonnage : Deux filtres de 30 litres sur 13 transects non chevauchants de 5 km, à l’aide de deux pompes péristaltiques placées de chaque côté d’un navire.
Groupe taxonomique : Cachalots nains (Kogia spp.), détectés via les amorces Vert01 (vertébrés) et Mamm01 (mammifères).