L’ADNe a démontré une grande sensibilité de détection, avec plus de 95 % de probabilité de détecter la plupart des espèces.
4 espèces envahissantes ont été observées en dehors de leur aire connue, révélant un processus de colonisation en cours mais jusqu’ici passé inaperçu. 3 espèces de sphaeridés ont également été détectées au-delà de leur répartition connue, dont 2 espèces relictes boréales à aire très restreinte en France.
La Mulette épaisse, espèce protégée en France, a été identifiée dans des zones où elle n’avait jamais été signalée, à l’exception de quelques données anciennes.
À l’inverse, certaines espèces aujourd’hui considérées comme communes et non menacées n’ont été détectées que dans très peu de localités, suggérant un déclin significatif et jusqu’ici non détecté de leur statut de conservation.
Pourquoi est-ce important ?
Les campagnes ADNe à grande échelle sont un outil puissant pour cartographier avec précision la biodiversité des eaux douces. L’effort d’échantillonnage peut être réalisé dans un laps de temps limité, et l’utilisation d’un protocole standardisé permet d’agréger et d’interpréter les résultats de manière fiable.
Cet atlas ADNe présente l’avantage de se fonder sur des populations vivantes de moules, alors que les inventaires traditionnels combinent données issues d’individus vivants et de coquilles, ce qui conduit souvent à des cartes de répartition trop optimistes et à une évaluation biaisée des tendances démographiques.
Les bivalves d’eau douce sont soumis à de multiples pressions (pollution, barrages, changement climatique), et certaines espèces sont notoirement difficiles à détecter, en particulier les plus petites ou celles qui restent enfouies. L’ADNe constitue une alternative prometteuse pour améliorer leur détection et leur suivi.
Les résultats ont été publiés et sont accessibles ici.
Localisation : France.
Écosystème : 260 sites en rivière et 20 plans d’eau stagnants.
Méthode d’échantillonnage ADNe : Les échantillonnages ont été réalisés entre 2015 et 2020, principalement durant les mois d’été (de mai à octobre). Sur chaque site, deux réplicas de terrain ont été prélevés, avec filtration de 30 L d’eau douce par réplica à l’aide des filtres haute capacité de SPYGEN et d’une pompe péristaltique.
Groupe Taxonomique : Moules d’eau douce, détectées à l’aide des amorces unio (conçue pour les espèces de l’ordre Unionida) et vene (conçue pour les espèces des ordres Venerida, Myida, Sphaeriida) développées par SPYGEN.